Quand dans ta chétive demeure, Le soir, noirci du feu, tu rentrais triomphant Près de l'épouse qui te pleure, Du berceau nu de ton enfant! Tu ne leur présentais pour unique dépouille Que la goutte de sang, la poudre qui te souille, Un tronçon d'arme dans ta main; En vain l'or des palais dans la boue étincelle, Fils de la liberté, tu ne rapportais qu'elle: Seule elle assaisonnait ton pain! Un cri de stupeur et de gloire Sorti de tous les coeurs monta sous chaque ciel, Et l'écho de cette victoire Devint un hymne universel. Moi-même dont le coeur date d'une autre France, Moi, dont la liberté n'allaita pas l'enfance, Rougissant et fier à la fois, Je ne pus retenir mes bravos à tes armes, Et j'applaudis des mains, en suivant de mes larmes L'innocent orphelin des rois! Tu reposais dans ta justice Sur la foi des serments conquis, donnés, reçus; Un jour brise dans un caprice Les noeuds par deux règnes tissus! Peine. Tu t'élances bouillant de honte et de délire: Le lambeau mutilé du gage qu'on déchire Reste dans les dents du lion.
L'échafaud pour le juste est le lit de sa gloire: Il est beau d'y mourir au soleil de l'histoire, Au milieu d'un peuple éperdu! De léguer un remords à la foule insensée, Et de lui dire en face une mâle pensée, Au prix de son sang répandu. Peuple, dirais-je; écoute! Contre la peine de mort - Alphonse de LAMARTINE - Vos poèmes - Poésie française - Tous les poèmes - Tous les poètes. et juge! Oui, tu fus grand, le jour où du bronze affronté Tu le couvris comme un déluge Du reflux de la liberté! Tu fus fort, quand pareil à la mer écumante, Au nuage qui gronde, au volcan qui fermente, Noyant les gueules du canon, Tu bouillonnais semblable au plomb dans la fournaise, Et roulais furieux sur une plage anglaise Trois couronnes dans ton limon! Tu fus beau, tu fus magnanime, Le jour où, recevant les balles sur ton sein, Tu marchais d'un pas unanime, Sans autre chef que ton tocsin; Où, n'ayant que ton coeur et tes mains pour combattre, Relevant le vaincu que tu venais d'abattre Et l'emportant, tu lui disais: Avant d'être ennemis, le pays nous fit frères; Livrons au même lit les blessés des deux guerres: La France couvre le Français!
Il va dormir ainsi sous la voûte étoilée Jusqu 'à l' heure où la nuit, frissonnante et voilée, Disparaîtra des cieux t' entraînant sur ses pas. Peut-être en s' éveillant te verra-t-il encore Qui, t' effaçant devant les rougeurs de l' aurore, Dans ta fuite lui souriras. Endymion Poèmes de Louise Ackermann Citations de Louise Ackermann Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 177 votes < 2 3 4 5 6 Les poèmes A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z Les poètes Z
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