Le 09 octobre 2019, la chambre sociale de la Cour de cassation a répondu à deux questions relatives aux modalités d'organisation d'un référendum auprès des salariés pour la validité d'un accord d'entreprise. Rappel de la procédure pour valider un accord d'entreprise: Depuis le 1 er mai 2018, un accord collectif doit être signé par des syndicats ayant recueilli plus de 50% des suffrages exprimés en faveur d'organisations représentatives au premier tour des dernières élections des titulaires du CSE, quel que soit le nombre de votant. Néanmoins, la loi du 8 août 2016 (1) apporte une exception importante qui vient s'appliquer au cas d'espèce. En effet, lorsque les signataires de l'accord collectif n'atteignent pas le seuil requis mais qu'ils atteignent au moins 30%, ils peuvent demander l'organisation d'un référendum auprès des salariés pour passer outre le refus de signer des organisations majoritaires. In fine, l'accord d'entreprise sera validé s'il est approuvé par les salariés à la majorité des suffrages exprimés.
La loi Travail a généralisé le principe des accords majoritaires à 50% des suffrages exprimés des organisations représentatives. C'est une avancée certaine en faveur de la démocratie sociale. Mais pour éviter des blocages elle donne aussi la possibilité aux organisations signataires qui seraient minoritaires ayant obtenu 30% minimum des suffrages de demander l'organisation d'un référendum auprès des salariés concernés par l'accord. En supprimant le droit d'opposition, on passe ainsi d'une vision négative de la négociation à des modalités positives qui donnent la parole aux salariés eux-mêmes quand les signataires minoritaires et seulement eux le jugent nécessaire. Restait à préciser les modalités d'organisation de la consultation des salariés. C'est aujourd'hui chose faite… Rappelons que la loi donne un mois aux organisations minoritaires pour formuler par écrit leur demande à la fois auprès des organisations non-signataires et de l'employeur qui, s'il a signé lui-même l'accord, est dans l'obligation d'organiser la consultation.
Le point à retenir L'employeur pourra consulter ses salariés pour décider collectivement des règles de vie au travail. L'ordonnance élargit les situations permettant de négocier des accords collectifs en fonction de l'effectif de la société. Le gouvernement met fin au monopole syndical pour signer des accords, notamment dans les PME. La législation est ainsi assouplie dans les entreprises de moins de 50 salariés, notamment avec la possibilité de recourir au référendum en dessous de 20 salariés. L'apport est ici d'importance, car, auparavant, le Code du travail ne permettait pas de négocier un accord collectif directement avec les salariés sans passer, à tout le moins, par un salarié mandaté. MAJ 01/11/2017 Lorsqu'il n'existe pas de syndicat dans une entreprise, ce qui est le cas dans 96% des PME, les accords d'entreprise sont aujourd'hui négociés par des salariés mandatés par un syndicat. Pour les entreprises de moins de 11 salariés, l'ordonnance ouvre la possibilité à l'employeur de proposer un projet d'accord directement auprès des salariés, par référendum, en l'absence de Délégué Syndical ou de Conseil d'entreprise.
En effet, si l'accord a été signé à la fois par l'employeur et par des organisations syndicales représentatives ayant recueilli plus de 30% des suffrages exprimés au premier tour des élections, les organisations syndicales signataires disposent d'un délai d'un mois, à compter de la signature de l'accord, pour indiquer qu'elles souhaitent une consultation des salariés visant à valider l'accord. Si, à l'issue d'un délai de 8 jours à compter de cette demande, les éventuelles signatures d'autres organisations syndicales représentatives n'ont pas permis d'atteindre plus de 50%, la consultation est organisée dans un délai de 2 mois. L'accord est validé s'il est approuvé par la majorité des suffrages exprimés. À défaut, il est réputé non écrit. Quels impacts sociaux? Selon la volonté des législateurs, « le recours à la consultation des salariés permettra une plus grande participation des salariés et renforcera les liens avec les syndicats, donc la démocratie dans l'entreprise. » Qu'en est-il, dans ce cas, de la souveraineté de la représentativité acquise aux élections professionnelles instaurée par la loi de 2008?
Il n'est pas certain que ce soit une bonne affaire pour eux.
À l'initiative de l'employeur D'autant que les projets d'ordonnances présentés fin août, qui n'apportent aucune précision sur le périmètre du référendum, élargissent son usage. Il devient possible de consulter les salariés sur tous les sujets à compter du 1er mai 2018 (et non plus uniquement sur le temps de travail), et l'employeur pourra lui aussi en être à l'initiative de la consultation (alors que c'était une prérogative des syndicats signataires). Une nouveauté qui ne suscite guère l'intérêt des DRH. « J'imagine mal une direction d'entreprise consulter les salariés sur un accord non majoritaire sans que le ou les syndicats signataires s'associent à la démarche », commente Gilles Gateau, DRH d'Air France. « Au titre du parallélisme des formes, il ne me choque pas que la direction puisse aussi avoir l'initiative du référendum, déclare Jean-Paul Charlez, mais ce n'est pas un bon mode de fonctionnement. » Enfin, les ordonnances autorisent les dirigeants de PME employant moins de 20 salariés et dépourvues de représentants du personnel à faire valider des accords par référendum.
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