Considéré par certains comme le troisième produit d'exportation dans le nord, après le coton et l'anacarde, le karité est exploité par 20. 000 femmes en Côte d'Ivoire et 300. 000 femmes en Afrique de l'ouest. Mais elles ne sont pas pour la plupart organisées. Ce qui affaiblit leur pouvoir de décision devant les opérateurs. « Parfois, ils nous imposent des prix très en deçà (75Fcfa) de la norme dans notre zone, quand on refuse ils vont vers d'autres personnes pour s'approvisionner. Alors que si on était organisé on allait toutes afficher le même prix ». Pour ce faire, l'interprofession envisage de structurer le secteur, en permettant aux femmes d'être en coopérative et d'avoir des petites unités de production. Aussi, elle encourage les paysans à s'investir dans la culture du karité, de sorte à la rendre plus professionnelle. Car, la plupart du temps, l'arbre pousse de façon sauvage dans les champs. Ce qui avait, auparavant, interpellé le ministère des eaux et forêt qui ne la considérait pas comme une culture de rente, au même titre que le coton et l'anacarde.
La production du beurre de karité nourrit son homme. Il y a plus de 22. 000 femmes dans le secteur. Nous sommes en train de restructurer la filière. C'est vrai que l'activité demande beaucoup d'efforts physiques, mais les retombées sont énormes. Les difficultés rencontrées par la coopérative La plus grande difficulté, c'est que les prix ne sont pas homologués. Nous sommes dans un milieu analphabète. C'est-à-dire que ce n'est pas structuré. La production et la commercialisation du beurre de karité sont faites par des acteurs analphabètes. Les acteurs se sont par exemple arrêtés aux études élémentaires. Pour eux, il faut seulement produire. Comment faire pour pouvoir avoir la bonne qualité? Ils ignorent tout de la quantité à produire, etc. Et les prix du produit varient d'une ville à une autre. Korhogo à son prix d'achat, Bouna également… Si nous étions mieux organisés, l'Etat pourrait intervenir pour que ce produit soit vendu à de meilleurs prix. C'est pourquoi, nous sommes intervenus pour essayer de les organiser et leur donner les informations à la bonne pratique de l'amande.
Cinquième producteur mondial, la Côte d'Ivoire transforme entre 10% et 30% des fruits. « Nous voulons professionnaliser ce métier encore trop informel et peu structuré. On en est encore au statut d'association. Avec une certification et des financements de l'Etat, on pourra obtenir plus de machines et transformer davantage sur place », projette Edwige Hamond, secrétaire générale de la Fikaci. Pour générer de plus gros revenus, la coopérative de Ferkessédougou a misé sur le beurre certifié bio. Une partie de leurs arbres poussent ainsi hors des champs de culture et donc à l'écart des pesticides. Une valeur ajoutée qui « permet de doubler les prix et attirer les investisseurs étrangers », estime Korotoum Silué, directrice de la coopérative. Pour aller encore plus loin, les principaux acteurs de la filière plaident pour la création de parcelles dédiées à cet arbre habituellement sauvage, comme cela se fait au Burkina et au Ghana. A Korhogo (nord), des chercheurs en génétique de l'université Peleforo-Gon-Coulibaly viennent d'ailleurs de développer trois techniques pour accélérer le développement de l'arbre.
L'implication du gouvernement dans la coopérative C'est au sortir de la conférence internationale sur le beurre de karité organisée du 24 au 26 mars 2014 par la Côte d'Ivoire, que le ministère de tutelle s'est véritablement impliqué pour la structuration de la filière… Il a constaté que les acteurs étaient mobilisés. Mais il fallait trouver une seule personne pour être notre interlocuteur auprès du ministère de l'Agriculture. Nous avons mis en place un comité ad'hoc… Avant, nous étions dans l'informel, nous faisions la vente en petite quantité… Contrairementaux autres pays en avance sur nous, à savoir le Burkina Faso, le Ghana qui ont des entreprises de transformation du beurre de karité. Alors qu'ici, nous l'utilisons juste comme une application sur la peau. Nous avons donc décidé de valoriser le beurre de karité. Les vertus du beurre de karité J'utilise moi-même le beurre de karité comme pommade corporelle depuis longtemps. Simplement pour vous dire que le beurre de karité rajeunit la peau, permet de se celles qui utilisent les produits éclaircissants, il permet de corriger la peau.
S'ensuit le décorticage de la noix à l'aide des décortiqueuses ou à la main dans un mortier (les coques sont enlevées pour obtenir les amandes). A leur tour, les amandes sont lavées et séchées, avant d'être broyées au moulin. Où on obtient par la suite une patte fine. La pâte est barattée avec de l'eau et fait ressortir une matière grasse qui donne le beurre de karité. Ce beurre est par la suite pressé et filtré plusieurs fois. Mais ce n'est pas tout, il faut aussi ajouter l'eau tiède et froide à cette patte, la ménager jusqu'à ce qu'elle devienne blanchâtre. Ajouter de l'eau pour récupérer la mousse à la surface. Cette émulsion est lavée une fois pour débarrasser les morceaux d'amandes. Puis chauffée à nouveau dans une marmite contenant de l'eau pendant 15 minutes. On ajoute à nouveau de l'eau après le chauffage et enfin on récupère l'huile à la surface de l'eau. Mais, quand il s'agit de parler de la vente de leur « or », les productrices font la grise mine, ou soupirent. Certaines parmi elles ont le regard à terre, d'autres par contre expriment une satisfaction au niveau des charges familiales.
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