Les Sirènes chantaient... Là-bas, vers les îlots, Une harpe d'amour soupirait, infinie; Les flots voluptueux ruisselaient d'harmonie Et des larmes montaient aux yeux des matelots. Les Sirènes chantaient... Là-bas, vers les rochers, Une haleine de fleurs alanguissait les voiles; Et le ciel reflété dans les flots pleins d'étoiles Versait tout son azur en l'âme des nochers, Les Sirènes chantaient... Plus tendres à présent, Leurs voix d'amour pleuraient des larmes dans la brise, Et c'était une extase où le cœur plein se brise, Comme un fruit mûr qui s'ouvre au soir d'un jour pesant! Vers les lointains, fleuris de jardins vaporeux, Le vaisseau s'en allait, enveloppé de rêves; Et là-bas - visions - sur l'or pâle des grèves Ondulaient vaguement des torses amoureux. Diaphanes blancheurs dans la nuit émergeant, Les Sirènes venaient, lentes, tordant leurs queues Souples, et sous la lune, au long des vagues bleues, Roulaient et déroulaient leurs volutes d'argent. Les nacres de leurs chairs sous un liquide émail Chatoyaient, ruisselant de perles cristallines, Et leurs seins nus, cambrant leurs rondeurs opalines, Tendaient lascivement des pointes de corail.
Les sirènes n'existent pas Et pourtant elles chantent Au fond des mers elles patientent En dansant à petits pas. Sur les prés d'algues bleues Elles vont à grands coups de queues Vous ne pouvez les voir Elles murmurent dans le noir. Elles ont un corps de reines Des longs cheveux de sirènes Et elles envoient juste des bulles Qui s'envolent comme libellules. Les marins disent que le malheur Provient des sons pour l'entendeur Mais les sirènes n'existent pas Sauf pour les fous, les rois. Les gentils dauphins sont fiers De transporter ces cavalières. Elles paressent sur des tortues En passant belles et nues. Elles refusent les bijoux Et se parent le cou De poissons colorés De rouge, de jaune doré. Vous pouvez parfois les surprendre Si un beau jeune homme tendre Se penche sur le bord du bateau Pour poser sur les vagues des mots. Elles remontent alors doucement Pour l'écouter gentiment. Immobiles sous la chaleur des étoiles Les cheveux flottants comme un voile. Certains vous parleront de méduses, Pauvres crétins qu'un rien abuse.
Leurs bras nus suppliants s'ouvraient, immaculés; Leurs cheveux blonds flottaient, emmêlés d'algues vertes, Et, le col renversé, les narines ouvertes, Elles offraient le ciel dans leurs yeux étoilés!... Des lyres se mouraient dans l'air harmonieux; Suprême, une langueur s'exhalait des calices, Et les marins pâmés sentaient, lentes délices, Des velours de baisers se poser sur leurs yeux... Jusqu'au bout, aux mortels condamnés par le sort, Chœur fatal et divin, elles faisaient cortège; Et, doucement captif entre leurs bras de neige, Le vaisseau descendait, radieux, dans la mort! La nuit tiède embaumait... Là-bas, vers les îlots, Et la mer, déroulant ses vagues d'harmonie, Étendait son linceul bleu sur les matelots. Les Sirènes chantaient... Mais le temps est passé Des beaux trépas cueillis en les Syrtes sereines, Où l'on pouvait mourir aux lèvres des Sirènes, Et pour jamais dormir sur son rêve enlacé. Albert Samain Cliquez ci-dessous pour découvrir un poème sélectionné au hasard. Message aux membres de Poetica Mundi!
Guillaume Apollinaire Saché-je d'où provient, Sirènes, votre ennui Quand vous vous lamentez, au large, dans la nuit? Mer, je suis comme toi, plein de voix machinées Et mes vaisseaux chantants se nomment les années. Guillaume Apollinaire, Le Bestiaire, ou Cortège d'Orphée, 1911
Frédéric Sochard Réunit de façon chronologique des nouvelles écrites par des grands auteurs, de Pline le jeune à Ray Bradbury en passant par Augustin Camet ou Guillaume Apollinaire. Description Titre(s) 10 nouvelles fantastiques de l'Antiquité à nos jours La maison hantée Bisclavret Des nouvelles de l'autre monde Le château du diable Le masque de la mort rouge Qui sait? La disparition d'Honoré Subrac Le coquillage Popsy Fonds d'écran Pline le Jeune Marie de France Augustin, Calmet Gérard de, Nerval Edgar Allan, Poe Guy de, Maupassant Guillaume, Apollinaire Ray, Bradbury Stephen, King Pierre, Bordage Dix nouvelles fantastiques Auteur(s) Frédéric Sochard (Illustrateur) Alain Grousset (Editeur scientifique) Collation 1 vol. (117 p. ); couv. ill. en coul. ; 18 cm Centre(s) d'intérêt *Fantastique *Fantasy Collection(s) Contes, légendes et récits Année 2005 Sujet(s) FANTASTIQUE Dewey 808. 838. 766 Genre *Nouvelles Identifiant 2-08-163139-3 Langue(s) français Notes Réunit de façon chronologique des nouvelles écrites par des grands auteurs, de Pline le jeune à Pierre Bordage en passant par Augustin Camet, Guillaume Apollinaire, Ray Bradbury, etc.
Lettres et Sciences humaines Fermer Manuels de Lettres et Sciences humaines Manuels de langues vivantes Recherche Connexion S'inscrire Découvrir 10 Nouvelles fantastiques de l'Antiquité à nos jours P. 279 La littérature fantastique se développe considérablement depuis le XIX e siècle mais le surnaturel suscite la curiosité depuis toujours. Spectres, cauchemars et autres disparitions inexpliquées sont au cœur de ce recueil. EDGAR ALLAN POE (1809-1849) — EDGAR ALLAN POE (1809-1849) est un poète et nouvelliste américain. On le considère comme l'inventeur du roman policier et l'une des plus belles plumes de la littérature fantastique. Il a été traduit en français par Ch. Baudelaire. D'un fantastique à l'autre COMPÉTENCE - J'établis des liens entre des productions littéraires et artistiques issues de cultures et d'époques diverses Pline le Jeune, « La maison hantée » et Maupassant, « Qui sait? » Quelle expérience surnaturelle intervient dans chacune des nouvelles? Rappelez le cadre spatio-temporel de cette expérience pour chaque nouvelle: qu'ont-ils en commun?
Description Titre(s) 10 nouvelles fantastiques de l'Antiquité à nos jours La maison hantée Bisclavret Des nouvelles de l'autre monde Le château du diable Le masque de la mort rouge Qui sait? La disparition d'Honoré Subrac Le coquillage Popsy Fonds d'écran Pline le Jeune Marie de France Augustin, Calmet Gérard de, Nerval Edgar Allan, Poe Guy de, Maupassant Guillaume, Apollinaire Ray, Bradbury Stephen, King Pierre, Bordage Dix nouvelles fantastiques Auteur(s) Frédéric Sochard (Illustrateur) Alain Grousset (Editeur scientifique) Collation 1 vol. (117 p. ); couv. ill. en coul. ; 18 cm Centre(s) d'intérêt *Fantastique *Fantasy Collection(s) Contes, légendes et récits Année 2005 Sujet(s) FANTASTIQUE Dewey 808. 838. 766 Genre *Nouvelles Identifiant 2-08-163139-3 Langue(s) français Notes Réunit de façon chronologique des nouvelles écrites par des grands auteurs, de Pline le jeune à Pierre Bordage en passant par Augustin Camet, Guillaume Apollinaire, Ray Bradbury, etc. Collection principale: Castor poche1013 1RLPE 2RLPESA JAg0999 Résumé Réunit de façon chronologique des nouvelles écrites par des grands auteurs, de Pline le jeune à Ray Bradbury en passant par Augustin Camet ou Guillaume Apollinaire.
Il y avait à Athènes une maison spacieuse et commode, mais mal famée et funeste. Pendant le silence de la nuit, on entendait un bruit de ferraille, et si l'on prêtait l'oreille, un fracas de chaînes résonnait, assez loin d'abord, puis tout près. Bientôt apparaissait un spectre: c'était un vieillard, accablé de maigreur et de misère, avec une longue barbe et des cheveux hirsutes. Il avait aux pieds des entraves, et aux mains des chaînes qu'il secouait. De là, pour les habitants, des nuits affreuses et sinistres, qu'ils passaient à veiller dans la terreur, ; ces veilles amenaient la maladie, et l'épouvante croissant toujours, la mort. Car même pendant le jour, quoique le fantôme eût disparu, son souvenir restait devant les yeux, et la peur durait plus que la cause de la peur. Aussi la maison, abandonnée et condamnée à la solitude, fut-elle laissée tout entière au spectre. On y avait pourtant mis une pancarte, dans l'espoir que quelqu'un, dans l'ignorance d'un si grand fléau voudrait l'acheter ou la louer.
Pokemon Gold Rom Ds, 2024