De plus, le fait que frère Jean utilise une croix peut ne pas être lu dans une optique blasphématoire de la part d'un écrivain évangélistes. Evangélistes et Réformateurs observaient en effet un scepticisme hostile à l'égard des reliques et des objets du culte, déniant à ceux-ci tout caractère sacré: l'objet est le symbole d'une vérité sacrée, il n'est pas sacré en lui-même. Rabelais se livre à une satire de la vie monastique et des moines: leur dignité ne recouvre que de la paresse, de l'inaction et de la passivité. Dans Le Quart Livre, frère Jean rappellera que les hommes doivent toujours travailler avec Dieu, et pas seulement le harceler de leurs prières tout en restant passifs. De plus, toutes les oraisons des moines sont entachées d'ignorance, de superstition, et ne correspondent à aucun sentiment intérieur. Les moines sont de plus paillards et intolérants. Chapitre 27 gargantua la. Frère Jean partage certains de ces défauts mais il a pour lui l'action, le bon sens qui préfère le geste à la parole. La guerre qu'il livre contre les ennemis est traversée par le rire et la parodie: apprivoisement de la peur de la guerre et de la mort en ce XVIe siècle inquiet de la guerre entre François Ier et Charles Quint?
Rabelais met ici en scène une abbaye bénédictine. Il fait une satire des moines qui y vivent. Dès le début, l'antithèse est ironique: "les pauvres diables de moines". On note le jeu de mots sur les moines qui se réunissent "ad capitulum" et le mot "capitulation". Rabelais dénonce l'inaction des moines. L'ironie souligne l'inutilité des actions des moines: "une belle procession", "de beaux psaumes et de litanies", "de beaux repons", "À grand renfort". Décalage entre le vocabulaire mélioratif utilisé et la vive critique. Rabelais se montre faussement admiratif. Il écrit: "il n'y a aucun mérite dans une piété purement verbale que n'accompagne pas une action guidée par la morale". Il dénonce l'hypocrisie des moines et se moque des prières qu'ils récitent sans les comprendre: "tu ne craindras pas l'assaut des ennemis", "C'est […] bien chien chanté. Chapitre 25 gargantua texte. " Il détourne l'expression "donnez-nous notre pain quotidien" qui devient "Seigneur Dieu donnez-nous notre vin quotidien! " Rabelais casse ici l'image de moines pieux tout dévoués à la religion.
Faussement admiratif, la narrateur souligne la vacuité et l'inutilité des actions des moines. Rabelais suggère qu' « il n'y a aucun mérite dans une piété purement verbale que n'accompagne pas une action guidée par la morale » (M. Screech, Rabelais). La suite du récit montre la vacuité des occupations: les prières sont des textes sans signification ânonnés bêtement par des moines qui ne les comprennent pas: exagération des ânnonements, l. 18-19. De plus, le discours est ici pris d'un bégaiement en contraste avec ce qui est dit « tu ne craindras pas l'assaut des ennemis ». L'absurdité constatée vient d'une parole religieuse en contradiction avec les sentiments profonds des moines. Le commentaire de frère Jean, fondé sur l'homophonie renforce par son caractère antiphrastique la dépréciation de ces prières: « C'est […] bien chien chanté. », l. Analyse du chapitre 27 de Gargantua de Rabelais - La guerre Picrocholine - YouTube. 20. Plaisanterie sur le caractère soiffard des ordres monastiques par la transformation de la formule de prière « donnez-nous notre pain quotidien » en « Seigneur Dieu donnez-nous notre vin quotidien!
Pokemon Gold Rom Ds, 2024