Je ne peins plus parce que j'ai dû prendre un appartement plus petit et n'ai plus d'atelier. Comme je peins de très grands formats, je n'ai pas la place. J'en suis très triste d'ailleurs, de ne plus peindre et de ne pas pouvoir accrocher mes toiles aux murs. Sinon, j'ai fait plusieurs adaptations qui sont dans mes tiroirs mais je n'ai jamais eu l'audace d'écrire du théâtre. Dans ce domaine, j'admire Jean-Claude Grimbert, son économie de mots, ses situations tellement fortes, les silences, j'aurais aimé écrire ce genre de théâtre. Des scénarios, j'en ai plein les tiroirs. Je peins le passage meaning. Car j'adapte mes romans. Par exemple, La Maison de Petichet est un scénario que j'aimerais vraiment tourner. J'ai adapté Le rendez-vous de Rangoon qui se passe en Birmanie, un film d'aventure. Pour les autres, comme Les Tournesols de Jérusalem, ça demanderait beaucoup trop d'argent. Quel est le sujet de votre roman en cours? Il se déroule en 1920 de Nîmes à New York, jusqu'en 1924, je ne peux pas en dire plus.
Il ne peut advenir ici ce que je vois advenir souvent, que l'artisan et sa besogne se contrarient: un homme de si honnête conversation a-t-il fait un si sot écrit? ou, des écrits si savants sont-ils partis d'un homme de si faible conversation, qui a un entretien commun et ses écrits rares, c'est-à-dire que sa capacité est en lieu d'où il l'emprunte, et non en lui? Un personnage savant n'est pas savant partout; mais le suffisant est partout suffisant, et à ignorer même. Ici, nous allons conformément et tout d'un train, mon livre et moi. Beauté Des Années Trente, Peinture par Anne Bazabidila | Artmajeur. Ailleurs, on peut recommander et accuser l'ouvrage à part de l'ouvrier; ici, non: qui touche l'un, touche l'autre. Celui qui en jugera sans le connaître, se fera plus de tort qu'à moi; celui qui l'aura connu, m'a du tout satisfait. Heureux outre mon mérite, si j'ai seulement cette part à l'approbation publique, que je fasse sentir aux gens d'entendement que j'étais capable de faire mon profit de la science, si j'en eusse eu, et que je méritais que la mémoire me secourût mieux.
Depuis le début des années 2010, Tahar Ben Jelloun jongle entre ses activités d'écrivain et de peintre: ses matinées sont consacrées à la plume, et ses soirées au pinceau. Que ce soit une toile ou une feuille blanche, c'est la notion de travail qu'il met en avant. " Je crois au travail, à l'effort et à la persévérance. J'ai toujours beaucoup travaillé ", écrit-il dans La couleur des mots. " Mon plaisir, c'est de découvrir chaque matin, quand je me mets à ma table de travail, ce que mon imagination va m'apporter. Elle est bonne, fertile selon la qualité de ma nuit ", lit-on plus loin. Orianne Courmes – Peinture intuitive. Si les romanciers ont souvent tendance à dresser un plan de leur trame narrative avant d'entamer l'écriture, Tahar Ben Jelloun, lui, affirme ne jamais s'être résolu à cette méthode, pourtant largement répandue et souvent conseillée aux primo-romanciers. " Cela peut s'avérer dangereux, mais c'est stimulant et assez excitant ", concède-t-il dans son récit autobiographique. "Je ne relis jamais mes romans après qu'ils ont été publiés" Tahar Ben Jelloun Tahar Ben Jelloun s'aventure également à nous faire une autre confidence: " Je ne relis jamais mes romans après qu'ils ont été publiés ".
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