Nous retrouvons encore l'écriture poétique particulière d'Apollinaire sans ponctuation, la frontière floue qu'il existe pour lui entre la réalité et l'imaginaire. Par une tonalité pathétique et lyrique, il nous entraîne dans sa mélancolie et dans sa nostalgie du passé amoureux. Le souvenir le raccroche à Marie, mais, comme elle, il s'éloigne avec le temps qui passe. (réponse à l'annonce de plan). Le poète exprime son désarroi amoureux en nous montrant son errance présente, son questionnement intérieur. Marie, Alcools / Apollinaire - Synthèse - Margaux Bunel Horriere. Sa seule certitude est celle de la fuite du temps, et de la tragédie d'un présent solitaire et malheureux. Le passé et le futur peuvent lui apporter de l'espoir, amsi il n'a aucune certitude quant au retour de l'être aimé. (réponse à la problématique). Dans ce poème, Apollinaire se réfère à d'autres poètes, Baudelaire ou encore Verlaine (avec l'automne). Mais il se réfère surtout à lui-même dans la dernière strophe qui semble directement tiré du deuxième texte du recueil, Sous le pont Mirabeau.
Le vers 2 de chaque strophe est donc un vers blanc (il ne rime pas), tandis que tous les autres riment. Le découpage et l'absence de ponctuation créent aussi une ambiguïté de sens, puisqu'on entend: « coulent la Seine et nos amours ». Le décalage des vers est voulu par Apollinaire, car le collage doit se voir. Dans ces deux vers apparaissent les deux thèmes principaux du poème: l'amour (v. 2) et la fuite du temps (v. Explication linéaire, Marie - Alcools - Apollinaire - Commentaire de texte - Laure Coudon. 3), et une première interrogation nostalgique: rupture amoureuse. Vers 4: Idée du cycle sans fin de la « joie » (l'amour) et la « peine » (la rupture, ou les disputes avec Marie), de la répétition de la déception amoureuse. Mais la joie peut être aussi celle de la création poétique, née de la douleur. Mise en place du registre pathétique. Dans cette première strophe, comme dans tout le poème, il n'y a que des rimes féminines (en -e muet), en hommage à Marie, ce qui est aussi une marque de modernité. Vers 5 et 6: Ce distique d'heptasyllabes répété quatre fois dans le poème crée un effet de refrain et de musicalité.
Le futur s'annonce, comme le passé, comme le lien de la disparition des êtres et des choses. Nous assistons au spectacle désolant de la désagrégation d'un être aimé, défait -> l'être humain est dépouillé comme un paysage d'automne par le temps. La Fontaine disait le temps "Grand arracheur de cheveux". Le poète passe ici au tutoiement "tes cheveux". La seule précision physique que nous ayons concerne les cheveux, "Crépus comme mer qui moutonne", elle est sans doute une réminiscence de Baudelaire (cf. La Chevelure - Les Fleurs du Mal: "O Toison, moutonnant jusque sur l'encolure. Poème marie apollinaire analyse. "). L'autre évocation concerne les mains mais n'en dessine pas la forme: elles sont assimilées aux feuilles de l'automne ("tes mains feuilles de l'automne"), métaphore utilisée également dans " Signe " (Alcools): "Mon automne éternel, ô ma saison mentale Les mains des amants d'antan jonchent ton sol" (cf. le surréalisme) Depuis la strophe trois, toute vie s'évanouit -> mort de la nature, mort des hommes, mort de l'amour, mort de l'identité du poète ("que sais-je" / "à moi ce cœur changeant") -> désagrégation de l'être aimé dans le futur.
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