En effet, selon ces deux sociologues « la conception de l'intérêt général ferait l'objet d'une lutte incessante pour sa définition légitime, mettant aux prises des élus qui considèrent que cet intérêt général reste cadré par les urnes, et qu'ils en sont donc les dépositaires naturels, aux fonctionnaires qui estiment, pour leur part, que l'intérêt général transcende les cycles électoraux ». Certes, ce conflit entre le pouvoir politique et le « pouvoir administratif » s'applique aussi sur la réalité tunisienne ou le conflit dépasse les limites de la conception légitime de l'intérêt général. En effet, ce conflit est d'autant plus délicat en Tunisie, notamment lorsqu'on prend le cas de l'administration régionale, longuement marquée par un embrouillement entre le pouvoir politique et le « pouvoir administratif » qui va jusqu'à la domination du politique sur l'administratif quant à la définition de la nature de l'intérêt à servir (l'intérêt général ou l'intérêt d'un groupe faisant, généralement, parti du pouvoir politique ou du moins proche de ce pouvoir), et là il n'y'a pas mieux que de citer l'exemple des « comités de coordination régionales du RCD » et leur poids dans les régions.
Et il va sans dire aussi qu'un tel constat suppose (comme premier pas) que la neutralité de l'administration et la consolidation de sa position, ainsi que l'indépendance des fonctionnaires et leur protection soient inscrites et garanties par la nouvelle constitution. Et pour conférer à ce sujet toute sa portée, il suffit de nous rappeler que depuis le 14 janvier, lorsque le pouvoir politique a failli, c'est l'administration qui a sauvé la pérennité de l'Etat. Bouthaina Ghannay
A cet égard, et face aux mutations vécues et que vit notre pays, l'administration Tunisienne est tenue de changer des pratiques et d'éthique, elle est dans l'obligation d'installer un système des valeurs mais aussi et surtout mettre en place une législation qui assure l'impartialité et la neutralité de l'administration tout en protégeant le fonctionnaire de l'Etat. Cette question devient d'autant plus cruciale lorsqu' on prend en considération l'existence, au sein de l'administration, des classes antagonistes pouvant mettre en péril la rationalité de l'État pénétré lui-même, et malgré lui, par les conflits sociaux et politiques. L administration et le pouvoir politique selon nicolas machiavel. Comment peut-on situer l'administration en dehors des conflits politiques et sociaux et faire en sorte qu'elle ne s'identifie qu'à ses fonctions? Quelles sont les garanties juridiques de la neutralité de l'administration et de l'indépendance des fonctionnaires? La réponse à cette dernière question demeure décisive, notamment lorsque on sait que la construction de l'administration est marquée par une part de contingence et d'incertitude structurelle, où s'engouffrent des relations de pouvoir informelles, non légales, et donc non légitimes, mais qui affectent les règles de fonctionnement administratifs et décident conséquemment de la nature de l'intérêt à servir: l'intérêt général ou l'intérêt d'un groupe.
1/ Le Pouvoir Politique Définition en droit constitutionnel: Étymologiquement: c'est le pouvoir dans la cité, dans l' Etat. C'est le pouvoir de prévision, d'impulsion, de décision et de coordination qui appartient à l'appareil dirigeant du pays, en principe de l'Etat, c'est-à-dire aux gouvernants (organes exécutifs essentiellement) et qui permet de déterminer et de conduire la politique nationale. Caractères: C'est un phénomène d'autorité. Donc, il nécessite une double relation: commandement et obéissance. C'est pourquoi on distingue les gouvernants (à qui le pouvoir est dévolu) qui commandent des gouvernés qui obéissent. Il est contraignant. La contrainte matérielle sert, non pas à fonder le pouvoir, mais à le maintenir. Il est initial car tout part des dirigeants. L administration et le pouvoir politique journal. Il a une vocation globale. L'autorité du pouvoir politique s'applique à tous et peut porter sur tous les domaines. Ex: économie, social, enseignement, … c'est ce qui permet de le distinguer d'autres phénomènes d'autorité. Aujourd'hui, le pouvoir politique est institutionnalisé c'est-à-dire qu'il s'est dissocié de la personne des gouvernants pour se porter sur une entité qui lui sert de support, soit l'Etat (depuis le XVe siècle).
Il n'est donc pas étonnant que nombre de hauts fonctionnaires, parmi les plus brillants, quittent le service public. Ce continuum haute administration-politique permet à certains de préparer confortablement et sans risque une carrière politique, et à d'autres de se marquer politiquement pour obtenir des promotions. Parties de l'énarchie, ces pratiques se généralisent. Elles ont gagné aujourd'hui beaucoup de ministères et les grands corps de l'Etat, dont les membres ne sont pas obligatoirement formés par l'ENA. Le ministère de la Justice en est un exemple frappant. Administration, politique et société - Persée. On ne peut plus évoquer aujourd'hui le nom d'un magistrat sans que soit précisée son appartenance syndicale ou politique. L'Education nationale ou la Recherche ne sont pas plus préservées. Alors que François Bayrou, puis moi-même, avions contenu les changements dans les normes de la décence (j'avais ainsi, malgré les pressions, maintenu dans ses fonctions l'actuel ministre Luc Ferry, nommé par François Bayrou), les choses n'ont cessé de se dégrader depuis.
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