Une exigence modifiée par une décision du Conseil d'Etat (CE n° 353093 du 23 septembre 2013). A la suite de deux accidents de service successifs, une fonctionnaire souffrait d'un syndrome dépressif réactionnel causé par les difficultés administratives pour retrouver un poste adapté à son état de santé. L'administration ne reconnaissait pas son affection comme consécutive à ses accidents de service, au motif qu'elle n'était pas directement et exclusivement liée au second accident. Le Conseil d'Etat a considéré que la maladie empêchant un fonctionnaire d'accomplir son service devait être en lien direct, mais non nécessairement exclusif, avec l'accident survenu dans l'exercice ou à l'occasion des fonctions. En conséquence, le syndrome dépressif a été reconnu comme accident de service. Ainsi, certains refus de reconnaissance d'imputabilité au service d'un accident sont injustifiés. L'administration ne peut désormais refuser l'imputabilité au service d'un accident survenu sur le lieu et durant les heures de travail qu'en établissant la preuve qu'une faute personnelle de l'agent est seule à l'origine de l'accident.
La présomption d'imputabilité au service s'applique aux accidents ayant lieu dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions Conformément à l'article 21 BIS du Statut Général applicable aux fonctionnaires d'Etat et aux fonctionnaires territoriaux: « II. -Est présumé imputable au service tout accident survenu à un fonctionnaire, quelle qu'en soit la cause, dans le temps et le lieu du service, dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice par le fonctionnaire de ses fonctions ou d'une activité qui en constitue le prolongement normal, en l'absence de faute personnelle ou de toute autre circonstance particulière détachant l'accident du service. III.
L'arrêt N°124622 du Conseil d'État du 30 juin 1995 a indiqué qu'eu égard aux circonstances de temps et de lieu, doit être regardé comme accident de service la chute faite par un agent de la fonction publique dans la cour d'une bibliothèque qu'il traversait pour aller prendre son service, à supposer même que cet accident aurait été provoqué par un malaise sans lien avec le service. L'accident de travail imputable au service dans la fonction publique L'accident de travail, pour être imputable au service, doit survenir dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice des fonctions de l'agent. Pour être reconnu imputable au service, l'accident de travail doit rassembler 3 critères indissociables et cumulatifs: - le lieu de l'accident - l'heure de l'accident - l'activité exercée au moment de l'accident Ces trois éléments doivent être en lien avec le travail de l'agent pour que l'accident soit reconnu imputable au service. Les conséquences financières de la reconnaissance de l'imputabilité Si l'imputabilité de la maladie ou de l'accident est reconnue par l'administration ou la Commission de Réforme, elle aura des enjeux sur la durée pendant laquelle l'agent conservera son traitement à taux plein ou en demi traitement.
La région n'ayant pas donné suite à sa demande, elle a saisi le tribunal administratif de Paris de recours contre les six arrêtés. Le tribunal puis la cour administrative d'appel ayant rejeté ses prétentions, M me B. s'est pourvue en cassation. C'est l'occasion pour le Conseil d'Etat de préciser que « la commission de réforme étant obligatoirement consultée dans tous les cas où un fonctionnaire demande le bénéfice du 2 e alinéa du 2° de l'article 57 de la loi du 26 janvier 1984, l'administration dispose, à compter de la demande du fonctionnaire de bénéficier de ces dispositions, d'un délai de deux mois pour se prononcer sur cette demande ». Lorsque la commission met en œuvre une mesure d'instruction, ce délai est porté à trois mois. Tant que l'un ou l'autre de ces délais n'est pas expiré, « l'administration n'est pas tenue d'accorder au fonctionnaire le bénéfice de l'avantage qu'il demande.
NON: dans un arrêt en date du 26 février 1988 (Mlle Y... ), le Conseil d'Etat a rappelé que les avis émis par les commissions de réforme ne sont pas de nature à faire, par eux-mêmes, grief à ceux qu'ils concernent et ne peuvent donc faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir. Cependant, l'irrégularité de la procédure suivie devant la commission de réforme pourra être invoquée...
Publié le 22/01/2017 Article juridique - Droit du travail et social EN BREF: suivant la catégorie d'agent public concernée, la procédure à mettre en œuvre sera radicalement différente. S'agissant des fonctionnaires stagiaires ou titulaires, l'administration est seule décisionnaire et prend en charge la totalité des prestations en espèces (manque à gagner salarial) et en nature (remboursements de soins) liées à l'accident ou la maladie reconnue comme en lien direct avec le service. Par contre pour les agents non-titulaires, la sécurité sociale est décisionnaire car elle participe au financement au moyen du versement d'indemnités journalières de sécurité sociale (subrogation) égale à 60% du salaire brut pendant 29 jours et 80% ensuite jusqu'à la consolidation avec séquelle ou la guérison. Le jour de l'accident reste payé par l'employeur. L'employeur public n'a donc plus qu'à compléter le salaire selon les droits statutaires acquis par l'agent en fonction de son ancienneté. Bien sûr, plus classiquement, la CPAM prend en charge les remboursements de soins.
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