Photo Ugo Mechri Seul en scène corrosif, « La loi des prodiges » retrace la vie d'un politicien en guerre ouverte contre l'art et les artistes. François de Brauer s'y métamorphose en plusieurs dizaines de personnages avec une habileté déconcertante. La loi des prodiges durée de validité. Rémi Goutard est l'archétype de l'homme politique que tout le monde aime détester. Avec ses airs de Père Fouettard, ce député n'a qu'une seule obsession: supprimer toute manifestation culturelle et annihiler les artistes pour les « réintégrer » dans une société qui les a trop longtemps entretenus, pense-t-il, dans leur vaine marginalité. Pour trouver la source de l'étrange rancœur de ce politicien heureusement fictif, François de Brauer retrace le cours de sa vie depuis son premier cri. Avec une approche très psychanalytique, il déniche plusieurs écueils, comme autant de bouleversements émotionnels, qui ont pu nourrir ce détestable combat. Il y a d'abord cette figure paternelle vacillante et négligente, scénariste raté, qui le jour de sa naissance était prêt à se jeter du haut d'un pont plutôt que d'épauler sa mère à la maternité; cette jeune femme, accroc aux musées, qui à l'âge adolescent a préféré admirer des tableaux plutôt que d'accepter son premier baiser; et, surtout, ce traumatisme originel causé par Régis Duflou.
Mis à part une chaise, le plateau est nu, mais la tumultueuse aventure nous transporte d'un appartement familial à un musée, d'un plateau de télévision à une manifestation devant l'Assemblée Nationale, jusqu'à un vaste bureau de chef d'Etat tendance Ubu. Les artistes, secte improductive Rémi traverse diverses étapes marquantes. Son enfance d'abord puis sa jeunesse, où étudiant en histoire, il visite le musée d'art contemporain avec sa petite amie qui s'extasie devant les œuvres, alors que lui constate qu'elles sont « plus difficiles à regarder qu'à peindre » (surtout l'une d'entre elles). La loi des prodiges durée du travail. Sa carrière comme député, engagé dans un projet de réforme visant à faire disparaître les artistes, une secte improductive, avec face à lui son adversaire de toujours, Régis Duflou, peintre et plasticien très coté sur le marché. Ses rencontres aussi avec un clown mendiant fan de Picasso qui s'essaie maladroitement à la magie. En apothéose cauchemardesque mais toujours aussi drôle, le scénario virevoltant nous plonge dans un monde de pouvoir fantasmé.
A la fois ventriloque et marionnettiste de lui-même, il se sert de son corps comme d'un atout pour mimer les objets environnants et reproduire les bruits alentours. Toujours à la limite de l'absurde, les deux pieds solidement ancrés dans un univers loufoque, le texte, construit à partir d'improvisations autonomes, trouve sa cohérence grâce à l'écriture quasi-cinématographique de François de Brauer. La loi des prodiges - TéléObs. Découpé en cinq séquences de vie, il abrite des figures comme le clown marginal ou le prétentieux plasticien Régis Duflou qui, tels des gimmicks, reviennent hanter Rémi Goutard à intervalles réguliers. Aussi déjanté soit-il, le spectacle ne se prive pas d'égratigner, avec une certaine finesse, les politiciens aux considérations purement budgétaires, les artistes à l'égo surdimensionné ou l'abrutissante vacuité de certains divertissements télévisés, tous malheureusement bien réels. On pourra simplement regretter qu'en se focalisant sur les racines psychologiques de cette haine intime de l'art et des artistes, François de Brauer n'explore pas davantage la dimension politique d'un tel parti-pris.
T. N., La MC 93 Bobigny, Clément Poirée et le Théâtre de la Tempête. Dans une société imaginaire qui ressemble en tout point à la nôtre, il n'y a jamais eu d'adversaire plus redoutable pour les artistes que le député Rémi Goutard! Mais au-delà du personnage politique et de sa réforme drastique, qu'en est-il de l'homme? Qu'est-ce qui a pu le pousser à fantasmer un monde débarrassé de ses artistes? La Loi des Prodiges, écrit et mis en scène par François de Brauer. Seul en scène, jonglant avec finesse et humour entre une vingtaine de personnages (un père schizophrène, une fiancée illuminée, un clown-mendiant ou encore un douteux psychanalyste argentin, sans oublier l'éternel contradicteur, le célèbre artiste-plasticien Régis Duflou…), François de Brauer nous joue les épisodes-clefs de la vie intime et politique de l'invraisemblable… Rémi Goutard. Un tourbillon irrésistible et, mine de rien, un regard inquiet sur la place faite à l'art dans une société en mal de poésie.
» Froggy's delight « Un seul en scène politique et burlesque autour d'un personnage invraisemblable dont les obsessions rappelleront les interrogations contemporaines sur la place de l'artiste dans notre société. » Eric Demey – Le teaser
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