Si nous devons bientôt, des bas-fonds en délire, Le voir s' avancer, fier de tant d' écroulements, Du moins nous n' aurons pas applaudi de la lyre Au triomphe futur d' ignobles éléments. Nous ne trouvons en nous que des accents funèbres, Depuis que nous savons l' affreux secret des flots. Nous voulions la lumière, ils feront les ténèbres; Nous rêvions l' harmonie, et voici le chaos. Vieux monde, abîme-toi, disparais, noble arène Où jusqu 'au bout l'Idée envoya ses lutteurs, Où le penseur lui-même, à sa voix souveraine, Pour combattre au besoin, descendait des hauteurs. Toujours et jamais poesie.com. Tu ne méritais pas, certes, un tel cataclysme, Toi si fertile encore, ô vieux sol enchanté! D'où pour faire jaillir des sources d' héroïsme, Il suffisait d'un mot, Patrie ou Liberté! Un océan fangeux va couvrir de ses lames Tes sillons où germaient de sublimes amours, Terrain cher et sacré, fait d' alluvions d'âmes, Et qui ne demandais qu'à t' exhausser toujours. Que penseront les cieux et que diront les astres, Quand leurs rayons en vain chercheront tes sommets, Et qu'ils assisteront d'en haut à tes désastres, Eux qui croyaient pouvoir te sourire à jamais?
J'ai aussi beaucoup fouillé dans la grande bibliothèque de mes parents. Le tout premier livre que j'ai vraiment lu dans son entier, que j'ai dévoré même est Le livre Ouvert de Paul Éluard. C'est un recueil de poème que j'ai trouvé au fond d'un carton dans une bouquinerie à Marseille, un été. Le papier était jauni, il avait l'odeur des vieux livres assommés par le temps mais il n'a pourtant pas pris une seule ride. Et il est toujours dans ma bibliothèque ici à Paris. Toujours et jamais poésie sur. Si vous n'avez jamais lu de poésie, les poèmes de Paul Éluard sont très faciles à lire et très abordables et nous transportent d'un vers à l'autre tout doucement. Quand j'ai commencé à lire ce livre, à en apprendre les poèmes, à les mettre en musique je sentais quelque chose de nouveau. Une sorte d'apaisement que j'avais eu beaucoup de mal à ressentir jusque là. Il m'a fallu des mois pour comprendre que me plonger dans la lecture et l'apprentissage de poèmes me soulageait de beaucoup de choses ou plus franchement, me permettait de m'échapper d'un peu tout ce qui m'étouffait.
De quel œil verront-ils, du fond des mers sans borne, À la place où jadis s' étalaient tes splendeurs, Émerger brusquement dans leur nudité morne, Des continents nouveaux sans verdure et sans fleurs? Ah! si l' attraction à la céleste voûte Par de fermes liens ne les attachait pas, Ils tomberaient du ciel ou changeraient de route, Plutôt que d' éclairer un pareil ici-bas. Nous que rien ne retient, nous, artistes qu' enivre L' Idéal qu' ardemment poursuit notre désir, Du moins nous n' aurons point la douleur de survivre Au monde où nous avions espéré le saisir. Nous serons les premiers que les vents et que l'onde Emporteront brisés en balayant nos bords. Dans les gouffres ouverts d'une mer furibonde, N' ayant pu les sauver, nous suivrons nos trésors. Après tout, quand viendra l' heure horrible et fatale, En plein déchaînement d' aveugles appétits, Sous ces flots gros de haine et de rage brutale, Les moins à plaindre encore seront les engloutis. Toujours - Jean LAHOR - Vos poèmes - Poésie française - Tous les poèmes - Tous les poètes. Le déluge Poèmes de Louise Ackermann Citations de Louise Ackermann
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