Comment expliquer une telle attitude "après tout ce qu'on a fait pour eux"? La confrontation progressive de l'enfant avec la réalité de la vie Le bébé humain est le plus immature de tous les mammifères à la naissance. S'il venait au monde avec la même maturité que les petits singes, il naîtrait à 18 mois. Ses parents vont devoir le nourrir et le protéger pendant de longs mois. Ils vont placer le bébé dans un cocon pour qu'il ne se rende pas compte trop brutalement de la réalité de la vie. Ils le protègent des agressions extérieures et des sensations internes désagréables: faim, froid, angoisses… Ils assouvissent ses besoins avant même qu'il ait le temps de les exprimer. Ils continuent en quelque sorte à "faire le ventre" pour lui. Mais petit à petit, ils ne peuvent pas empêcher l'enfant d'être confronté aux inévitables frustrations et souffrances liées à notre condition de vie. Les jeunes d’aujourd’hui… pourquoi sont-ils de plus en plus violents ? - Salama Magazine. Et c'est heureux! L'enfant doit en effet découvrir petit à petit que sa mère et son père ont une existence propre, séparée de la sienne, qu'ils peuvent partir.
Son séjour était partiellement financé par son travail quelques heures par jour dans une ONG. Jeanne, sa mère, tire un bilan positif de cette formule: «Il vivait dans un cadre précis, mais en même temps a pu traverser des expériences transformatrices sans nous. Il est revenu plus sûr de lui… Et a changé d'orientation scolaire, mais je pense que là il a trouvé ce qui lui va vraiment. » Du temps. Quand les troubles plus sévères ne se manifestent pas, il faut faire confiance au temps. «Il s'agit pour les jeunes comme pour les parents d'apprendre à patiemment traverser ce flou insécurisant, rappelle Ghislain Rubio de Téran. Car c'est aussi la marque de l'âge de l'expérimentation, où l'on peut s'autoriser à se tromper, aller puis revenir en arrière, avant de se "normaliser". Ados, adultes, les nouvelles incompréhensions | Slate.fr. »
Les autres trouvent que l'adolescence pousse certains à dérailler, juste pour se faire admettre en tant qu'affranchis! Et entre les uns et les autres il y a ceux qui allient ce manque de respect envers autrui à une éducation trop libérale. Ils disent que les parents permissifs donnent automatiquement naissance à des enfants mal éduqués et manquant de repères Hayfa, 15 ans, n'arrive pas à admettre ce genre de comportement irrespectueux. Pour elle, le manque de respect ne peut en aucun cas avoir une légitimité. «Si un jeune a reçu une bonne éducation de base, il finit par retrouver le droit chemin plus tard. Or, grand nombre de jeunes continuent à avoir des comportements excessifs. Et personne n'ose les arrêter tellement on craint leur réaction, leur insolence et leur manque de respect. Pourquoi nos ados ignorent le respect… < Le Ligueur. Malheureusement, les jeunes pensent que l'insolence et le manque de respect envers les autres pousse leurs pairs à les respecter. Et le comble, c'est que ce n'est pas totalement faux! Il existe chez les jeunes un effet de contagion qui les pousse à adopter le même comportement que ceux qu'ils fréquentent.
Parallèlement, on ne cesse d'évoquer l'influence des pairs et le rôle de la socialisation exubérante à travers laquelle les jeunes se forgent leur subjectivité. De fait, l'amitié est portée haut par les adolescents, les échanges volubiles entre membres d'une même classe d'âge perdurent avec une égale vigueur: cette façon de construire l'histoire d'une génération par un fil continu de conversations et de clins d'œil en acronymes est galvanisée grâce aux nouveaux outils de communication. Mais la sociabilité juvénile ni ne se substitue à la famille ni, aujourd'hui, ne se construit contre elle. Les jeunes valorisent ainsi le modèle de la «famille-tribu» réinventée –une famille à géométrie variable qui mêle par des relations intra et extra-familiales quantité de personnes et de formes affectives (voir Jean Viard, Nouveau portrait de la France, La société des modes de vie). C'est sur ce fond de multiplicité des liens et des appartenances tissés par les ados qu'on repère un profond malentendu de la part des adultes.
Érigé en lois, celui-ci est un pilier du psychisme occidental. En l'homme, il a produit un gendarme intérieur. D'autre part, la culpabilité par principe est un héritage du religieux chrétien. L'individu se retourne sur ses actes, s'observe et peut se découvrir coupable. Dans le monde finissant, la culpabilité joue un rôle fondamental. La pédagogie traditionnelle s'appuie sur l'existence d'une culpabilité a priori. Mais si la hiérarchie n'existe pas, si l'autorité extérieure ne peut être reconnue, la loi, et donc l'interdit, n'ont aucune légitimité. Pour les ados-mutants, rien n'est, a priori, interdit, tout est possible. Pas de gendarme intérieur, pas de culpabilité par principe (ce qui n'exclut pas une culpabilité conjoncturelle), pas de retour sur le passé, pas de projection vers l'avenir non plus: le présent seul est émotionnellement dense. Se sentir coupable est une affaire personnelle, la culpabilité fondamentale ne les atteint pas. Ils peuvent donc adopter des comportements affichant, selon les adultes, du je-m'en-foutisme comme d'une absence de morale.
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