En 1873, lorsque Camille Pissarro entreprend la peinture de ce paysage de plein air, il est âgé de 43 ans. Né en 1830 aux Antilles danoises (aujourd'hui les îles Vierges, États-Unis), il quitte définitivement sa famille à l'âge de 25 ans pour étudier la peinture à Paris. C'est à l'Académie suisse que cet admirateur de Camille Corot et Gustave Courbet rencontre Paul Cézanne et Claude Monet. Il s'installe à Pontoise en 1872 et, deux ans plus tard, participe à la première exposition impressionniste, où il expose ce tableau. Reproduction tableau de Pissarro, Gelée blanche. Un paysage hivernal Pour représenter l'ancienne route d'Ennery un jour d'hiver, Pissarro travaille en plein air, dos au soleil. Sous un ciel pâle, un homme, vu de dos, appuyé sur un bâton et courbé sous le poids des fagots qu'il porte, gravit une colline. Des arbres dénudés et deux meules de foin ponctuent la ligne d'horizon, placée très haut. Le soleil matinal éclaire l'ensemble d'une belle lumière rasante. Aux lignes des sillons de terre se dégelant lentement, répondent les ombres portées d'une rangée d'arbres invisible située derrière le peintre, qui s'étirent et guident le regard vers le ciel.
Une deuxième exposition, cette fois uniquement dédiée à son travail à Eragny se déroule au musée du Luxembourg jusqu'au 9 juillet (), se concentrant sur les vingt dernières années de la carrière du peintre. Outre les peintures, on trouve aussi des aquarelles et des gravures, ces dernières étant souvent réalisées en collaboration avec son fils Lucien. Une troisième exposition, plus modeste, a lieu au musée de Pontoise jusqu'au 11 juin () avec 170 oeuvres sur papier, car Pissaro, avec Degas, toujours novateur, a inventé l'estampe impressionniste. On peut certes déplorer l'étroitesse des lieux (Marmottant et Luxembourg aux salles permettant si peu de recul, surtout en cas d'affluence attendue) et aussi regretter le nombre limité d'oeuvres exposées, mais celles-ci sont de très grande qualité. Camille pissarro gelée blanche. Il n'empêche, cela faisait 35 ans, que contrairement aux Etats unis, au Japon ou en Allemagne, la France n'avait rendu hommage à Pissaro. Une reconnaissance tardive, mais parfaitement justifiée. Camille Pissarro, Avenue de l'opéra, effet de pluie, 1898 © Minneapolis Institute of Art
Dans le ciel deux lignes de nuages gris barrent l'azur sur le côté gauche prolongeant la ligne d'horizon. Le ciel est moucheté de petits nuage blancs d'une journée de beau temps. Couleur, lumière La lumière est ce qui préoccupait le peintre, c'est son sujet; mais ce n'est pas n'importe quelle lumière, et là Pissarro est impressionniste. Elle est la lumière très précise d'un moment de la journée à une certaine saison; la lumière, le jour et l'heure voilà la préoccupation du peintre. Il y ajoute pourtant un élément humain réminiscence de Millet peut-être, car pour Pissarro la nature est un lieu habité par les hommes et les animaux encore nombreux à cette époque. Pissarro gelée blanche hermine. C'est un matin d'hiver, le soleil est encore bas, la gelée blanche est prête à fondre sous les premiers rayons, un élément qui fait aussi l'originalité de ce tableau, et qui le rend troublant ce sont ces ombres faites par un rideau d'arbres qui strient les champs et qui croisent les sillons tracés dans la terre et dont nous parlerons plus loin.
Bref, c'est un peintre complet qui, comme l'indique Claire Durand-Ruel Snollaerts, commissaire de l'exposition et descendante du fameux marchand de Pissaro, "ne privilégie jamais une particularité, il vise des vues d'ensemble". Camille Pissaro Chemin montant 1875© Brooklin Museum Camille Pissaro, " Chemin montant" 1875© Brooklin Museum Un peu de pointillisme Mais l'impressionnisme ne l'impressionne plus: comme il cherche sans cesse à se renouveler,, il adopte les petites touches de couleurs qu'il a découvert avec des toiles de Signac et Seurat. Mais ce pointillisme lui prend trop de temps, d'autant que son marchand est peu convaincu: pour retrouver plus de cette spontanéité, qui fait son art et son succès, si Pissaro passe ses été à Eragny ses hivers sont en ville. Il peint alors des scènes urbaines, Rouen, Le Havre, Dieppe, Paris. Pissarro gelée blanche de castille. Et à nouveau, ses toiles s'arrachent, avec des prix de plus en plus élevés. Si l'artiste a laissé une oeuvre particulièrement abondante, plus de 1. 500 tableaux, des milliers de gouaches, pastels, dessins et gravures il a également laissé une correspondance abondante éditée en cinq gros volumes.
En 1896, le peintre déclarait: « Nous ne demandons pas mieux que d'être classiques, mais en le trouvant par notre propre sensation, oh! que c'est différent! » Il est père du peintre Lucien Pissarro.
Par ailleurs, l'unique personnage du tableau - un paysan arpentant un chemin avec sur son dos un lourd fardeau de bois - semble comme écrasé par la lourdeur du paysage. Il s'agit ici pour le peintre, de saisir un instant, une impression d'une journée d'hiver glaciale, pesante. De cette façon, Gelée blanche s'inscrit dans la lignée du mouvement impressionniste. Camille Pissarro Gelée blanche, jeune paysanne faisant du feu, 1888, 93×93 cm : Descriptif de l'œuvre | Artchive. Cette oeuvre est une peinture de la période moderne appartenant au style impressionnisme. Le lieu de conservation de « Gelée blanche » est Musée d'Orsay, Paris, France.
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