Dans son Dictionnaire amoureux des saints (Plon), Christiane Rancé écrit qu'il fallait « un géant pour vouloir ressaisir un monde en feu, un héros au cœur trempé dans un composé de foi et d'ardeur, d'extravagance et de conviction raisonnée ». Faudra-t-il des François et des Ignace pour réparer l'Église en crise du XXI e siècle? Ce n'est pas une possibilité à exclure. Mais ce qui est certain, c'est qu'elle ne sortira pas de ses maux simplement à coups d'assemblées générales, fussent-elles synodales. Réparer l église de mélas. Les élans spirituels obéissent à des impératifs qui échappent souvent à la sagesse de ce monde. — Photo: Restauration de la chapelle Saint Hilaire
Une multitude de mécanismes de justice transitionnelle sont à l'œuvre pour faire la vérité sur ces crimes, établir les responsabilités et réparer les victimes. L'Église comme la justice et les gouvernements ont initié commissions d'enquête, commissions vérité et procès. Réparer l église saint. Les révélations se succèdent, qui identifient des dizaines de milliers de victimes et des milliers d'auteurs d'abus sexuels commis sur des décennies. Justice Info éclaire cette justice très sensible, souvent innovante, face à un crime institutionnel hors normes. DÉCOUVRIR LE DOSSIER SPÉCIAL Tous les articles de CLÉMENTINE MÉTÉNIER
Mais les engagements à se former soi-même apparaissent plus timides! Malgré les efforts en termes de formation de la part des diocèses, des paroisses, des mouvements de laïcs, de l'Enseignement catholique, des initiatives caritatives de notre Église, le détour par la réflexion personnelle et par la formation théologique proposée de différentes manières n'est pas souvent envisagé. Réparer l'église de. Ce constat trouble un peu l'enseignant de théologie que je suis, engagé avec des collègues passionnés, hommes et femmes, religieux, religieuses, laïcs. On ne fait pas la queue pour s'inscrire dans les lieux de formation qui, en France et en Europe, sont de sensibilités diverses, avec des rythmes adaptés aux modes de vie contemporains! La situation de crise que nous traversons exige donc de profonds renouvellements de la part des lieux de formation, car il n'y aura pas de vie synodale dans notre Église sans prise au sérieux de la formation qui structure le christianisme, à côté de la vie liturgique et de l'engagement au service des personnes en fragilité.
Mais… l'Église n'a pas besoin d'être réparée! C'est le clergé qu'il faut réparer. Quand je parle à des prêtres de ma génération, je suis effaré de constater leur manque de culture sur toutes les questions relevant de la foi… », répond Denis, qui se présente comme docteur en théologie. → Chapitre 2: l'Église à la croisée des chemins (mardi 5 novembre)
J'ai reçu des victimes, donc je savais que ce rapport ne pouvait pas être bon. Mais je pense que personne au sein de l'Église catholique ne pouvait imaginer de tels chiffres. Tout cela est effroyable et relève d'un mal radical, de la banalité du mal. Autrement dit, nos institutions n'ont pas su protéger nos enfants, n'ont pas signalé, et parfois même ont caché certains actes. Est-ce que vous arrivez à comprendre comment cela est possible? Il est impossible de comprendre pourquoi à cette échelle. Je comprends dans ma tête le coté systémique, avec le rapport au secret dans l'Église, la sacralisation du religieux et le fait de penser l'Église comme une famille, comme un lieu clos. Je ne sais pas si un jour, nous aurons l'explication d'autant de vies détruites. Réparons l’Église. Personne ne nous, de l'intérieur, n'aurais pu faire ce rapport. Il fallait une instance tierce. Le fait que cette commission a été voulue par les évêques et par les religieux, me fait espérer. C'est pour moi le premier facteur d'espérance.
Aujourd'hui, nous sentons le besoin d'aller plus loin. En France, l'expérience du grand débat mis en œuvre par les pouvoirs publics en réponse à la crise sociale a montré un besoin de parole dans notre société. Vos courriers et vos commentaires manifestent que ce même besoin existe dans l'Église, et que vous attendez aussi quelque chose de nous. Ceci nous a conduits à nous interroger sur ce que des médias comme La Croix, Pèlerin et Croire pouvait mettre en œuvre pour favoriser l'expression du plus grand nombre et en recueillir le meilleur pour aider l'Église à se réformer. Nous avons retenu l'idée d'une large consultation de nos lecteurs et internautes sur le thème « réparons l'Église ». Cette formulation fait écho à l'appel qui est à l'origine de la vocation de François d'Assise: « Va, répare mon Église en ruine ». C'est une invitation à poser un diagnostic sur la situation actuelle de l'Église, mais aussi à faire acte de proposition pour une plus grande fidélité à l'Évangile. Réparons l’Église – Bayard Éditions. Déposez toutes vos contributions en répondant à notre enquête Nous rendrons compte dans nos colonnes et sur notre site de vos apports.
« Mais si l'on ne change pas certains problèmes de fond, les loups finiront par revenir! » Pour remédier à ces « problèmes de fond », comme il dit, il faudrait selon lui instaurer davantage de « contre-pouvoirs » dans l'Église, diversifier la gouvernance… Et ne surtout pas omettre, pour une « réparation » la plus pérenne possible, les défis contemporains tels que l'enjeu écologique ou le souci des plus fragiles. Comme beaucoup d'autres catholiques rencontrés ces dernières semaines, mes interlocuteurs de ce soir (dont plusieurs ont lu les ouvrages des théologiennes Marie-Jo Thiel et Véronique Margron sur la crise des abus sexuels) semblent convaincus de la « chance » que pourrait constituer cette épreuve pour l'Église, si elle s'accompagne d'un effort de vérité et de transparence. Quarante ans de désert? Michel Bazinet, « terriblement bousculé par tout ce qui s'est passé », peine pour sa part à voir cette actualité sous un œil positif. « Va, François, répare mon Église ». « Nous, catholiques, entrons dans une nuit qui va être durable: peut-être quarante ans, comme au désert!
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